Bon matin, bon matin !
Maël me passe la plume du blog qu’il a enflammée de sa prose à l’épisode précédent. Sans me brûler, me voilà parti vous conter les folles aventures du trio favori (de VOTRE trio favori).
Loin sont les torrents de la veille. La nuit a été requinquante, nous nous levons tard mais du bon pied. Equipés comme des pachas, nous prenons longuement notre petit déjeuner.
Voyant le temps filer, nous décidons de le laisser faire et d’aller visiter le site archéologique de Bibracte, qui nous a si gentiment prêté son parking. Perchées sur une coline, les ruines qui y sont déterrées nous révèlent qu’on y trouvait jadis une cité gauloise de quelques milliers d’habitants.
L’ascension traverse la forêt qui a repris ses droits sur les parcelles gauloises.



Nous nous attendons à croiser des lutins, ou l’équipe qu’aquarellistes du prochain Ghibli en pleine inspiration.
Puis probablement comme des milliers de personnes pendant des milliers d’années, nous prenons de la hauteur sur un rocher pour admirer la vue.


Bivouac de grand luxe
Comme un pro, et armé de son appli de pro, Maël nous dégote l’arrêt pour la nuit : un parking public presque vide, avec vue sur un barrage encerclé par un sentier de randonnée dans sa forêt attenante.

C’est après la découverte du sentier en question, que nous décidons qu’il est (enfin) l’heure de se poser. Pleine de surprises, la soute du véhicule d’exception nous fournit table et chaises, et notre frigo boissons et friandises.


C’est le moment pour moi de sortir le polaroïd qui attendait sagement son moment. (D’ailleurs, c’est plutôt moi qui attendais sagement son moment).
Je suis comme un enfant, ravi de pouvoir faire joujou, et un peu stressé de rater la photo, que nous avons regardée se développer en finissant nos tartines.
On a tout juste le temps de ranger nos affaires pour aller admirer le coucher de soleil, qui a duré une heure et demie.



En tous cas, c’est l’impression que nous avons eue (et que je veux retranscrire avec nos photos.)


Au loin, en Suisse, le tonerre est emmitouflé dans les nuages, et les éclairs qui s’y cachent les font briller de temps en temps.

C’est après avoir consommé les derrniers % de la batterie du camping-car en regardant Alien 1 (1986), que nous allons nous coucher, épuisés, ravis, mais inquets de se faire courser par une crature parasite.
Un quinze août en mobilité
Pressés de mettre des bornes derrière nous, je prends le volant de notre maison roulante et nous partons, direction Genève. On descend de la montagne (pas à cheval) après avoir fait un brin de ménage dans l’ambiance musicale vintage (Merci maman pour le magnétophone et la cassette bootleg de Sting)

Les rues propres et bien rangées de genève nous accueillent avec un charme presque naïf, mais nous refusons l’invitation des boutiques de montres, de stylos, et des galeries d’art, faute de sang suisse dans les veines et de francs suisses sur les comptes.
Sans aucune vérification de nos tickets, la ville nous laisse prendre les trolley-bus électriques pour aller jusqu’au port, regarder l’orage qui reste sagement au-dessus du lac Léman et écouter l’électro-trap brésilienne du groupe de jeunes qui se fait des passes de ballon de foot.
Courageuse et équipée d’un coupe-vent étanche, Auxane va regarder de près le fameux jet d’eau Genèvois, qui était jadis une évacuation industrielle de pression, et maintenant une attraction touristique du plus bel effet.

Pendant ce temps-là, avec Maël, on se dit qu’on pourrait estimer la puissance des pompes à partir de la hauteur du jet et de quelques équations.

Nous prenons en photo des éclairs et regardons passer les bâteaux sur l’étendue d’eau, dénuée de sel ou de marée mais baignée d’une lumière charmante.
Sur le chemin du retour, Genève nous fait une rémonstration de son identité suisse. Nous traversons un quartier résidentiel fait de barres de béton : elles sont propres, bien rangées. On remarque une banderole qui nous scande un slogan pro-taxation des multinationales. Quelqu’un a abandonné un briquet sur une table de pique-nique, il fonctionne encore. Pas un seul déchet au sol, une gare multi-modale, des pistes cyclables et, une fois de temps en temps, une porsche qui fait vrombir son moteur. Cette ville semble avoir des problématiques et des priorités qui lui sont propres.



Le camping-car poursuivi par le ciel charmant, nous essuyons une petite déception d’aire de stationnement trop pleine pour nous rabattre sur un parking perché sur un coteau. Depuis notre plateforme (qui nous offre une vue sur le lac au dessus des vignes), nous nous préparons un poulet tikka massala avant de nous écrouler de sommeil.

